La Poesia italiana del Novecento - The italian Poetry of the 20th century

Fabio Scotto

 

 

 

Traduzioni delle poesie scelte edite all'estero

 

 

Da: Piume/ Plumes/ Federn, Verlag Im Wald, Rimbach (Germania), 1997, pp.11-31:

 

Traduzioni in francese:

 

"L'ULYSSE SEVILLAN"

 

Je remonte

avec les feuilles

le long des branches

sur la tête un vieux chapeau sévillan

Je n'ai cure du jour qui raccourcit

j'aime les géographies de ta main

 

Sors

tendresse à la dynamite

courroux d'amants entrelacés

Je parie que tu es fille de la brise

aussi plus je te hais plus tu me plais

 

Au-delà des portes étroites

au-delà de la mer

ennuagés d'un frais blanc d'oeuf

 

Je suis neuf

dans la quille

Ulysse, tu vois

Immobile sur mon lit

Et pourtant je tourne

 

"DELOS"

                                                Je ne veux pas d'autre secours que celui-là: vous parler.

                                                     Gide, L'immoraliste

 

Elle surgit de la mer,

antique don

de marbres soutenant le sable

Des vagues la secouent

dans un calme blanc

sel sur le rêve de Cléopâtre

 

Tu montes vers le soleil

poussé par Dionysos

sur le mont Cynthos

imprenable

comme mon cœur

Au loin les moulins de Mykonos

inventent le vent

qui nous ôte la vue

 

Dans ce rien

je respire le temps

moqué par les goélands

Je voudrais te parler

sans parler

comme le vent

depuis toujours

sur mes mains

                                    Mykonos, le 22 août 1986

                                    (tu demandes un jus d'orange

                                    et on t'apporte une orangeade...)

"PAROS"

 

La lumière nous aveugle

en sifflant

sur d'âpres roches en rang

à perte de vue

Tu l'entends gémir

à coups de coude

dans le hurlement du meltémi à Parikia

 

Suspendue entre deux rêves Paros chante

dans le blanc scintillant des maisons

Légère comme le cœur d'un papillon

surprise de nous voir revenir

 

Je marche sur mes pas

en flottant

blessé de toutes les guerres

je défie la mer

 

Tu es ici Nausicaa

de cette terre...

au temps de l'hibiscus enchanteur

 

La nuit

vénitienne

se délite

Naoussa est un autre rêve

un autre gîte

 

"ANTIPAROS"

 

Le soleil droit sur la tête était un glaive

ce midi lent d'ouzo et de sommeil

            Des ruelles poussiéreuses

                        des enfants pieds nus

                                                aux yeux vifs

                                                                        peut-être la Bolivie

 

Antiparos assise sur la mer

de saphirs

                  en bas au fond

                                                prisonnière

se prélassait au soleil

                                    comme un cœur

            hautaine de craie blanche

                             dans la lumière

 

Là-bas les quilles rugueuses

              de marbre

                                    cherchent le vent

d'Afrique

                  les gemmes

 

Un calme religieux tout autour

 

                               Mais bientôt les chiens aboieront

                                                                                                de soif

 

"NAXOS"

 

À l'ombre des oliviers

comme une fleur

de terre rouge le ventre

de Byzance

Je respire en sirotant

sans amour

du cidre

je ne l'aime guère

 

Le jour pèse sur moi

c'est ma croix

Je la porte comme un vieillard son éventail

 

Je t'ai connu à Naxos

mon amour

Et plus je te cherche

plus tu t'éloignes

 

"LE SABLIER DE RHODES"

 

Aux enfers

depuis hier

avec transport

à Rhodes

Je rêve de Nembo Kid mangé par les voleurs

caresses et sons, voilà ta gifle

Seul

et non seulement homme d'aujourd'hui

Sapho aux petits pieds

de geisha

 

Je cache aux yeux les lueurs

je croque les lunes

prince du cosmos dans un fauteuil

sans plus de velours

au bout du monde

 

Embrasse-moi sans bouche

je t'entendrai sans oreilles

sans corps férir

regarde-moi des yeux

sourire bleu

 

Je suis le rêve du rêve

ton sablier anémique

qui coule

 

"LE MARAIS"

 

                                    Un bien-être si actif qu'il était presque une joie emplissait le marcheur...

                                    ... Une totale liberté naissait du départ.

                                     Marguerite Yourcenar, L'Oeuvre au Noir.

 

I

 

On allait à quatre

ou cinq

en file indienne

l'été

les genoux déjà écorchés

La route à un bon moment

 

                   r

            u

      f

bi

      q

            u

                    a

                        i

                            t

 

je ne me rappelle pas

quel chemin nous prenions

 

II

 

Les téméraires devant

les autres derrière

les chaussures de tennis

les billes

Quelqu'un rentrait avant

des cicatrices déjà aux genoux

 

III

 

Tout à coup ce sentier se rétrécissait

jusqu'à un petit pont tremblant;

après, du feuillage plus épais

une ombre

un fossé

le pied grinçait au premier pas

la peur

dans ce battement de cœur

à cacher

à oublier

sous la chemise

 

IV

 

Un marais blanc

dans un c a l m e

sans vent

ou peut-être jaune, gris

changeant sous les yeux

comme le temps

Il n'y avait pas de martien

ni de monstre

ni de tigre du Bengale

de croquemitaine non plus

(il vivait dans la soupente

sous l'escalier)

 

V

 

Pourtant il remuait

comme la polenta

boue chimique de la lagune

«N'y va pas

car si tu tombes à l'eau...»

une voix semblait nous appeler

d'e n

            b a s

au fond

sortie d'une tête brune

 

VI

 

Les bêtises les plus imprudentes

au fil de l'eau

quelqu'un étalait déjà des cigarettes

entre des dents branlantes

et musc et laiton

et dieu et démon

prêts à basculer

dans les limbes des disputes

 

VII

 

Que tu as pleuré

combien de temps je ne sais

tellement que tes taches de son

semblaient plus brunes

que le marais même

que les brumes

Sur nos têtes l'orage menaçait

Angera était derrière nous

un minaret

la vallée sans issue du secret

prince des gentianes

 

VIII

 

Nous en sommes revenus

peut-être

quand notre nez s'était refroidi

à six heures, premières gouttes de pluie

vu que de toute façon

on recevrait des gifles

autant valait se tremper

jusqu'aux os

du secret

des images dans les poches

et un escargot moche

gros comme ça

pour faire peur

                             aux gamines

 

"LES PAS LENTEMENT DES ESCALIERS"

 

Les pas lentement des escaliers

l'odeur de renfermé en gériatrie

Le silence dans la chambre

lits parallèles

la canule dans la gorge

le soleil

dehors

maintenant qu'il n'y a plus de loterie

«Alda t'a écrit,

elle dit qu'elle va bien...»

– et la jeune infirmière rougissait

en cherchant la fièvre sous les draps.

 

Tu vis là maintenant

si c'est vivre

après ce brusque saut

l'eau de Javel peut-être

et le cri de peur des voisins

(J'avais cinq ans

tu me regardais

jouer entre les ombres des jardins).

 

Maintenant il n'y a que des mains qui râlent

tes yeux fermés

éperdument bleus

Nous demeurons

juillet compte tes derniers soupirs

Tu ne parles plus

tu n'appelles plus

La mort mourra mais tu restes avec nous.

 

                                                                Traduction en français par l'Auteur

 

Traduzioni in tedesco:

 

"DER ODYSSEUS VON SEVILLA"

 

Mit den Blättern

steige ich von neuem

im Geäst

auf dem Kopf einen schäbigen Hut aus Sevilla

scher mich nicht um die kürzer werdenden Tage

liebe die Landschaften deiner Hand

 

Komm heraus

Sprengstoff der Zärtlichkeit

Groll der umschlungenen Verliebten

Ich wette du bist eine Tochter der Brise

je mehr ich dich hasse desto mehr gefällst du mir

 

Jenseits der engen Tore

jenseits des Meeres

eingehüllt in frisches Eiweiß

 

Neu bin ich

im Kiel

Schau nur, Odysseus

Reglos lieg ich auf dem Bett

Und doch beweg ich mich

 

"DELOS"

 

                                    Ich will keine andere Hilfe als die, mit Ihnen sprechen zu dürfen.

                                               Gide, Der Immoralist.

 

Sie taucht aus dem Meer empor

klassisches Geschenk

aus Marmor, stützend den Sand

Wellen bewegen sie heftig

in weißer Stille

Salz auf Kleopatras Traum

 

Du steigst zur Sonne auf

von Dionysos getrieben

auf den Cinzio

der wie mein Herz

uneinnehmbar ist

Fern die Mühlen von Mykene

beim Erfinden des Windes

der uns die Sicht nimmt

 

Ich atme die Zeit

in diesem Nichts

von den Möwen verhöhnt

Ich möchte mit dir sprechen

ohne zu sprechen

wie der Wind

auf diesen Händen

es immer schon tut

 

            Mikene, 22.8.1986

            (du verlangst einen Orangensaft

            und sie bringen dir eine Orangeade...)

 

"PAROS"

 

Licht blendet uns

zischend

an rauhen

endlos aufgereihten Felsen

Du hörst es heulen

kauernd

im Schrei des Meltemi in Parikia

 

Zwischen zwei Träumen hängend singt Paros

im glitzernden Weiß der Häuser

So leicht wie ein Schmetterlingsherz

von unser Rückkehr überrascht

 

Ich folge meinen Spuren

schwimmend

von jedem Krieg verwundet

trotz ich dem Meer

 

Hier bist du, Nausikaa

entstammst dieser Erde...

in zauberischer Hibiskuszeit

 

Die Nacht sinkt Stück für Stück herab

venezianisch

Naoussa ist ein weiterer Traum

eine wietere Höhle

 

 

 

"ANTIPAROS"

 

Die Sonne senkrecht aufs Haupt war ein Schwert

von Ouzo und Schläfrigkeit träge der Mittag

               Staubige Gassen

                        Kinder barfuß

                                                mit flinken Augen

                                                                        vielleicht Bolivien

 

Antiparos ruhte auf dem Meer

aus Saphir

                        gefangengehalten

                                                            tief unten am Grund

aalte sich in der Hitze

                                           wie ein Herz

stolze weiße Gipsfigur

              im Licht

 

Weiter drüben die groben Kiele

                  aus Marmor

                                       den Wind

    aus Afrika suchend

                                           die Edelsteine

 

Rundum andächtige Stille

 

              Bald jedoch werden die Hunde bellen

                                                                                    von Durst

 

"NAXOS"

 

Im Schatten der Olivenbäume

wie eine Blume

von roter Erde der Bauch

aus Byzanz

Ich rieche und trinke in Kleinen Zügen

lieblos

den Obstwein

er will mir nicht recht schmecken

 

Der Tag lastet auf mir

mein Kreuz

Ich trag es wie ein alter Mann seinen Fächer

 

Ich hab dich in Naxos kennengelernt

süße Liebe

Je mehr ich dich suche

umso ferner bist du mir

 

 

 

"DIE SANDUHR VON RHODOS"

 

Im Hades

seit gestern

mit Überführung

nach Rhodos

Ich träum von Nembo Kid, den die Räuber verschlangen

in einem Schlag von dir vereint, Liebkosungen und Töne

Allein

und nicht nur Mensch von heute

Sappho mit den kleinen Füßen

einer Geisha

 

Die Lichter verberg ich vor den Augen

den Mondschein beiß ich an

Fürst der Welt im Sessel

der seinen Samt verloren hat

am Ende der Welt

 

Küß mich ohne Mund

ich werd dich ohne Ohren hören

ohne Verletzung

Schau mich an

mit dem blauen Lächeln deiner Augen

 

Ich bin der Traum des Traums

deine blutarme Sanduhr

die sandet

 

"DAS MOOR"

 

                                    So lebhaftes Wohlbefinden, daß es fast der Freude gleichkam, erfüllte den Wanderer...

                                    ... Der Aufbruch schenkte vollkommene Freiheit.

                                        Marguerite Yourcenar

 

I

 

Wir gingen zu viert

oder fünft

hintereinander

sommers

die Knie schon zerschrammt

An einer Stelle

             l

         e

gab

          t

             e

sich die Straße

ich weiß nicht mehr

welche Richtung wir einschlugen

 

II

 

Vorne die Draufgänger

die andern hinterher

Turnschuhe

Murmeln

Irgendwann machte der erste kehrt

und schon Narben an den Knien

 

III

 

Auf einmal wurde der Pfad enger

bis zu einer kleinen halb verfallenen Brücke;

dann dichteres Astwerk

ein Schatten

ein Graben

dieses Geräusch gleich beim ersten Schritt

Angst

Herzklopfen

nichts davon sagen

nur ja vergessen

unterm Baumwollhemd

 

IV

 

Weißes Moor

in tiefer S t i l l e

ohne einen Windhauch

oder gelb vielleicht, grau

sich unterm Blick verändernd

wie das Wetter

Da war kein Marsmensch

kein Ungeheuer

kein bengalischer Tiger

und nicht der Schwarze Mann

(derr lebte im Treppenverschlag)

 

V

 

Und doch bewegte es sich

wie Polenta

chemische Lagune

«Geh nicht dahin,

denn wenn du da hineinfällst...»

es schien als locke einen

von

        u n t e n

vom Grund her

ein brauner Kopf

VI

 

Am Wasser

die unbesonnensten Spiele

jemand prahlte schon mit Zigaretten

zwischen wackelnden Zähnen

und Blech und Bisam

und Gott und Teufel

in der Schwebe

im Zwischereich der Streitigkeiten

 

VII

 

Du weintest

ich weiß nicht wie lang

bis deine Sommersprossen

dunkler schienen

als selbst das Moor

als die Wolke

Über unseren Köpfen drohte ein Gewitter

Angera lag hinter uns

ein Minarett

der Talkessel des Geheimnisses

Fürst des Enzians

 

VIII

 

Wir kehrten zurück

vielleicht

fror uns schon an den Nasenspitzen

die ersten Regentropfen fielen um sechs

die Ohrfeigen

waren uns sowieso schon sicher

Warum nicht auch noch naß werden

bis aufs Mark

des Geheimnisses

kleine Figuren in der Tasche

und eine dunkle Schnecke

so dick

um den Mädchen

                                    Angst zu machen

 

"DIE SCHRITTE LANGSAM VON DER TREPPE HER"

 

Die Schritte langsam von der Treppe her

der dumpfige Geruch des Altersheims

Das stille Zimmer

Betten parallel zueinander

das Röhrchen in der Kehle

die Sonne

draußen

jetzt wo es keine Lotterie mehr gibt

«Alda hat dir geschrieben,

sie sagt, es geht ihr gut...»

– und die junge Krankenschwester errötete

unter den Tüchern das Fieber suchend.

 

Hier lebst du nun

wenn das Leben ist

nach jenem jähen Sprung

Bleichlauge vielleicht

und dem erschrockenen Schrei der Nachbarn

(Ich war fünf Jahre alt

du schautest mir beim Spielen zu

zwischen den Schatten der Gärten).

 

Jetzt sind da nur noch röchelnde Hände

geschlossene Augen

hoffnungslos blau

Wir verweilen

der Juli zählt deine Atemzüge

Und du sprichst nicht mehr

rufst nicht mehr

Der Tod wird sterben aber du bleibst.

 

                                    Übersetzung ins Deutsche: Rüdiger Fischer