La Poesia italiana del Novecento - The italian Poetry of the 20th century
Donatella Bisutti
VIVENDO
Contro il vetro
Il disegno di un respiro
prima e dopo, invisibile.
VIVANT
Sur la vitre
le dessin dun souffle
avant comme après, invisible.
Traduzione di : Bernard Noël
PAURA
Non della morte, ma
della metamorfosi
accettare di privarsi di sé
come acqua che si lasci versare
e prende forma da ciò che la contiene
e corre via e lassorbe la terra
ed è e non è più senza pena, forse
eppure non va persa.
PEUR
Non pas de la mort, mais
de la métamorphose
accepter de se priver de soi
comme fait leau qui se laissant verser
prend la forme de ce qui la contient
puis va et la terre la boit
et elle est puis nest plus sans peine peut- être
et cependant elle nest pas perdue.
Traduzione di : Bernard Noël
Una briciola contiene il pane.
Una goccia
lacqua della ciotola.
Non
viceversa.
Une miette contient le pain.
Une goutte
leau de la carafe.
Non
Linverse.
Traduzione di : Bernard Noël
****************************************************************************************
LIVING
Against the glass
the drawing of a breath
before and afterwards, invisible.
Trad. Jon Silkin
ALL SOULS DAY
You who with severe arms
pushed me away
and frightened me with tales of ghosts
now you appear timidly above the wall
afraid they might put you to flight.
It is snowing
and your cold feet in the blurred
haze leave imprints.
Disconsolate you reach out
your hand to me, for hope lives also in the dead.
Thus mother-child you would explore
alley-ways uncertainly, you who dominated,
finally a smile
on the closed sickle of your lips.
But it is snowing and the day
draws to its close-not even this time
bringing forgiveness
or oblivion.
Trad. Jean Paira-Pemberton
****************************************************************************************
VIOLENCE
Anges
vêtus de fil barbelé
Anges aux langues arrachées
Anges privés de cri
*
Faire gicler le sang.
Il gicle sur le mur
sur les habits des curieux
sur le peau.
*
Lécher ce goût sur les lèvres
ce goût douceâtre.
Nous en avons tous soif.
*
Même dans lhorreur,
la rose.
La rose de sang.
*
La haine : quel plaisir
charnel.
Si je te regarde mourir,
cest que je suis vivant.
*
Ce nest pas toi que je tue:
je tue le monstre qui est en toi.
Ce nest pas toi que je tue:
je tue le monstre qui est en moi.
2
Exécution.
Décider le moment précis de la mort,
lheure, la minute.
Couper le tête du temps
*
La victime.
Elle meurt davoir perdu son sang
jusquà lultime goutte.
Elle est blanche comme laube.
Innocente comme le jour nouveau.
*
Miracle.
Réussir à faire marcher le paralytique
à coups de bàton.
*
Pieta.
La femme à lenfant mort dans ses bras,
la femme sans voix,
la femme sans larmes,
la femme devenue la parturiante
de la mort
la morte vive.
*
Nous tuons pour donner un corps aux ombres.
traduction Bernard Noël.
***************************************************************************************
VOIX
Jour des morts
Toi dont les bras sévères
mécartaient.
Toi qui me faisais peur avec des histoires de fantômes,
voici que tu noses pas traverser le mur
de crainte que lon te chasse.
Il neige
tes pieds de glace laissent des marques
dans la brume.
Tu me tends ta main inconsolée
puisque lespoir existe aussi chez les morts.
Mère et enfant, tu parcours les allées,
toi qui dominais incertaine,
un sourire a fini par venir
sur la faulx fermée des lèvres.
Mais il neige et la journée
penche vers son terme:
le pardon et loubli
ne sont pas encore poure cette fois.
traduction Bernard Noël.
Eros
Craintif, qui te caches dans le giron dune vieille
et préfèrres les livres au livre intarissable du corps,
à leffeuillement des couches de la peau
jusquà la nudité violette dEros, lécorché.
Javais un chapeau en poil de loup
et dans tes yeux le lumière était un rire
qui ne cesse de gargouiller dans la gorge.
Depuis il mapparut parfois que jy voyais plus clair
mais plus souvent jétais tel un aveugle abandonné
au milieu dun terrain vague.
traduction Jean Jacques Boin
A ta faux je me fiais
violence qui
portait des fruits.
Ensuite, plus difficile,
de ne pas sopposer au déclin
dernier croissant de lune, présage
de disette.
Tu as emporté ma vie
dis-moi où.
Elle nest pas avec toi si tu lavais chérie
je ne serais pas en pleurs
elle nest pas avec moi - qui nai plus palais ni odorat.
Dis-moi où tu las conduite, seule et nue.
Et elle tremble ancore
pour toi, la condamnée.
Tes yeux sans lumière
deux fentes à peine
ouvertes.
Pourtant
dans la surface infime de tes pupilles
sinverse tout entier le firmament.
traduction Jean Jacques Boin
Larbre à kakis
Premier voyageur:
Larbre à kakis se répand
à contre-ciel devant lultime gare.
Sur la nudité de ses branches
la trajectoire basse des soleils dhiver.
Larbre a renoncé pour eux
au riche brillant du feuillage.
Il se concentre dans le miel de la pensée.
Deuxième voyageur:
Arbre dun Eden dépouillé, son rêve a obtenu
de reporter lhiver dans lété.
Rien ne saurait plus clairement montrer
que la vie ne naît pas de la nécessité
mais de la subversion
et que la beuté est le fruit de limagination.
Traduction Bernard Noël
De lobcurité de la terre
je tire angoisse et anxiété:
comme le genêt
je fleuris.
Pour Aung San Sun Kyi prisonnière
Germant à travers ce qui tenferme
tu parles ô silencieuse
sans bras ni mains
sans jambes ni pieds.
Jour après jour
tu fais de la mort
une nourriture.
Qui fera taire le silence?
Qui emprisonnera ce qui ne bouge pas?
Ils tont enfermée sans savoir
quils faisaient de toi une graine.
Traduction Bernard Noël
Naissence
Sortie de lobscurité et de la douleur
tu vas vers la vie
et ta mort lointaine
une douleur involontaire
une peine inévitable
mais aussi une joie une plénitude
dans la maturation du fruit
sphère parfaite où
la vie gourmande
enfoncera ses dents.
Regard
Le chat
surgit du fond du jardin
Ièche un peu lécuelle
puis sassied immobile
regard droit et fixe
pupilles dans mes pupilles
ni merci ni demande
rien que du regard.
Et me voilà toute entière dans ses pupilles
toute entière dans son regard
sans juger sans attendre
je suis calme et je suis.
Le livre
A Aldo Palazzeschi
Au fond du temps se lève
la figure noire: elle montre
la faute et mesure le châtiment.
Quelle fut la faute?
La mémoire en est perdue.
La figure noire ne la connaît pas
seul le gardien du livre sait
du livre scellé de noir.
Cela est écrit dans ce livre et le passé
nest jamais biffé.
Ah si je pouvais tourner la page
si je pouvais
laisser à sa place un blanc sans futur.
Ah si je pouvais ne pas être née.
Je suis la non-aimée.
Voix
Moi sans voix
voix aveugle
voix aveuglée
moi sans yeux
muette aveugle
moi aphone
voix étranglée
voix qui étrangle
moi mot
sans voix sans yeux
moi mot vibrant
à tâtons gémissant
voix empalée
gorge
agneau empalé
moi nue
je vais dehors
debout sur
très hauts talons
nu le corps
très beau
moi
très belle
je défie le massacre
je parle
de moi je pars
je danse
je chante
le monde me voit.
Ballade de la naissance et de la mort
Séparée du ventre
humeurs et sécrétions
qui fut ma maison
je veux oublier mes refus
petit morceau de chair saignante
chutant
dans lobscur précipite de la nuit.
Tu culbutes et tournoies
précipité parmi les étoiles
tu troues
le clos de la voûte céleste
franchis le goulet du sang et des fèces
morceau de chair sale
désormais tu peux seulement creuser le noir
et te perdre.
La nuit noffre aucune prise
ascension ou chute, tu ne sais
tes doigts griffent le vitre
quand à la surface du noir abîme
tu viens respirer.
Tu nest rien.
Jetée hors du corps
qui se donne maintenant à dautres
ta haine
est ton seul lien.
Voici que mort devant moi
se grand corps a quitté lamarrage
elle séloigne immense
la partie de moi qui est défunte.
Ouvrez ce cercueil
je nai pas encore connu la vie.
Faut-il que ce corps chéri
se décompose?
****************************************************************************************
Alla felicità basta lattimo
non occorre conferma
non è sabbia che assommi grani
una quantità in un recipiente.
Impalpabile
quantità sufficiente
a conoscerla per la vita
quella che altra cosa accumulata
non potrà mai raggiungere.
To happiness istant is enough
it doesnt need confirmation
it is not sand that sums up grains
a quantity in a container.
Impalpable
sufficient quantity
to know it for life
the one that other thing accumulated
will never get to.
trad. Jon Silkin
Canzone damore cannibale
So che ti ritroverò
non potrai sfuggirmi
mia è limmaginazione
catturato come un insetto e trafitto
immobilizzato spaventato rassegnato
comunque sarai
lì
farò di te quello che non vorrai
con calma mi appresterò a divorarti
lamore non lascia niente sul piatto
neanche le chele.
Ti avrò mangiato e succhiato
svuotato
non vorrei tuttavia che tu soffrissi
vorrei che godessi anche tu
della felicità immensa
di essere cibo.
Cannibal song of love
I know I shall find you again
you will not escape from me
imagination is just mine
captured like un insect and transfixed
immobilised scared resigned
anyhow you will be
there
I shall do with you what you dont want to
calmely I shall get ready to devour you
love doesent leave anything on the plate
neither the chelae.
I shall have eaten you and snacked you up
emptied you
I wouldnt yet you to suffer
I would you to enjoy
the enormous happiness
of being food.
traslated by Jon Silkin
Il cammino della zucca
Ha enormi foglie, ciascuna
alta contro il sole,
isola verde, parasole
di carne vegetale.
I fiori hanno il colore
della polpa
una macchina di pompe che risucchiano
unenorme turbina.
Avanza al suolo gigantesca
sale con squilli lucenti sulla
rete metallica che cinge lorto
verso un cielo come lei senza nuvole.
Vittorioso cammino della zucca,
pianta sonora, altera
nella modestia.
Eppure cauto: ad ogni passo dal grosso
tubo turgido di un ramo
ecco uscire i viticci,
oh così minuscoli, sproporzionatamente
esili, per una pianta siffatta
come capelli o fili
vischiosi, un po ripugnanti,
si incollano come bava di lumache,
hanno un vita a sé, si avvinghiano
come mani nella rete,
tenaci come dita di bambini
una morsa delicata
qualcosa di così apparentemente debole
più difficile da spezzare
del legno nodoso di un ramo
impossibili da sciogliere.
The way of the pumpkin
It has enourmous leaves, each one
high against the sun,
green island, sunshade
of vegetable flesh.
Flowers have the colour
of the pulp
en engine of pumps wich suck in
an enormous turbine.
It moves forward gigantic
it goes up without shining blares on the
wire wich sorrounds the kitchen-garden
toward a sky like itself without clouds.
Victorious way of the pumpkin,
sonorous plant, proud
in its modesty.
Yet cautious: at each step from the big
turgid tube of a branch
here they come out the tendrils,
oh so tiny, disproportionately
thin, for such a plant
like hair or threads
viscous, a little bit revolting,
they stick like snails slime,
they have a life of their own, they cling
like hands to the wire,
tenacious like children fingers
a delicate toothing
some of so apparently weak
more difficult to be broken
than the knotty wood of a branch
impossible to be entied.
On these small steps the plant leans itself
like a walking animal
and first feel its way, then it extends
its hold.
Cautious, careful way-a tiny
step at a time
it does not seem to pretend at all
to rise to the sky.
traslated by Jon Silkin
A questi piccoli passi si appoggia la pianta
come un animale che cammina
e prima tasta il terreno, poi allunga
la presa.
Oculato, prudente cammino un minuscolo
passo per volta
non sembra pretendere affatto
di salire al cielo.
Il pesce sul ramo
squame verdi
una foglia.
FISH
The fish over the branch-
green scales a leaf.
traslated by Jon Silkin
SIMILI AGLI DEI
Linsetto che
con così sottili zampe
percorre una distanza
infinitesima sul muro
noi
lo schiacciamo col pollice
non crudeli non
inquieti.
GODLIKE
The insect which
with such thin legs
covers a distance
infinitesimal on the wall-
we
squash it with our thumb
not cruel not
troubled.
traslated by Jon Silkin
Ci sono figli nati
da un uomo e da una donna che si sono
molto amati
figli che per questo immagini
con un sigillo impresso nella carne, il segno di una voglia
nati per sovrabbondanza invece
sono i più soli, i meno
desiderati
solo un pegno a volte un rimpianto -
nascendo sottraggono
lamore è così esclusivo non ammette
estranei.
THERE ARE CHILDREN
There are children born
fron a man and a woman who loved
much each other
children whom for thet reason you would imagine
with a seal printed on their flesh, a sign of desire,
born out of superabundance on the contrary
their are the most lonely, the less
whished
only a pawn sometime a regret
being born they subtract
love is so exclusive it does not admit
strangers.
traslated by Jon Silkin
GABBIANI
A sera i gabbiani scendono nella baia,
lui e lei una coppia di sposi
abituata a sopportarsi
nella luce incerta quando
la terra ritrae dal mare
la scura testa di tartaruga rugosa
come anatre spaesate in terraferma
luno aspetta laltra
beccano qualcosa dondolando sulle zampe
quasi fossero in un cortile.
Li diresti
finalmente domestici, sazi,
restituiti.
Tuttavia si tengono a filo dellacqua
restano
fedeli alla loro natura:
fra mare e terra
al bordo.
SEA-GULLS
At evening sea-gulls descend on the bay,
he and she a married couple
used to tolerate each other
in the uncertain light when
the earth draws back from the sea
its dark head of wrinkled turtle
like ducks uneasy on the dry-land
one waits for the other
they peck something swinging on their legs
as if they were in a farm-yard.
You would say
them finally domestic, sated,
given back.
Yet they keep themselves close to the water
they remain
faithfull to their nature:
between sea and earth,
on the board.
traslated by Jon Silkin
***************************************************************************************
LA MIRADA
El gato
apareció desde el fondo del jardín
lamió un poco en su cuenco
luego se sentó inmóvil
mirándome fijamente
sus pupilas en mis pupilas
sin agradecer ni pedir
sólo mirar.
Y yo estuve entcra en sus pupilas
en aquella mirada enteramente
sin juicio ni espera
quietamente estuve
en la simple
absoluta
mirada.
Hasta que aparté la mía.
EL NODO E AVISPAS
El Tiempo oscurece lo terso
encrespa la superficie de lo Eterno.
La llama que palpita en la lámpara,
roja más
irregular.
Aquí está absorta la naturaleza:
los cipreses se hunden en su mar de sombra.
Cada sítio es un distinto signo del Espíritu.
Les bastó poca agua a las plantas para reanimarse. Y a nosotros?
Qué ración nos servirán?
Incapaces de inmovibilidad, contra nosotros mismos
ráfaga.
Bendigo el papel de la avispa,
discreta en mi plato.
El nido de las avispas está muy hondo en el corazón.
EL ÁRBOL DE LOS CAQUIS
Primer viajero
El árbol de los caquis se desarrolla
contra el cielo de la última estacíon.
Sobre la desnudez de las ramas
la baja trayectoria de los soles invernales.
Por ellos el árbol ha renunciado
al suntuoso brillo de las hojas.
Se concentra en la miel del pensamiento,
como la Mente.
Segundo viajero
Árbol de un Edén desnudo, consiguió en el Sueño
transmutar el invierno en verano.
Nada indica más claramente
que la Vida no nace de la necesidad
sino de la subversión
y la Belleza es el fruto de la imaginación.
TE HAS LLEVADO MI VIDA
Te has llevado mi vida
díme adónde.
No está contigo no le tenías cariño
no está conmigo que ya no tengo paladar ni olfato.
Dime adónde le has llevado, sola y desnuda
temblando aún
por ti, la condenada.
LOS MUERTOS
Has vísto a los muertos
en su primera juventud
formarse de la bruma
hierbas acuáticas
en el hilo de la corriente
trepar
por las grietas de los muros
los has visto blancos pájaros
poner huevos de cuco
que nunca se abrirán.
Volar inmóviles
más allá de la cuerda
donde secan sábanas
sobre el césped.
Traduzione di Emilio Coco
De ADVENT En je weent omdat je niet kan spreken
en je steekt twee kleine handen uit
om te worden opgetild naar het geluk
en een roos in je tot wieg
een rode roos die leekt uit de zij van de dag.
DE NEDERLANDING
De anik van de vogel herhaalt zich in de wind
die de kooi schudt maar hem niet verlost
zoals de ziel in maannacht
trilt aan de boorden van de afgrond
en er in geween van maan en starren
helle klaarte die de doden meesleurt
naar lagere hemelen
en we drommen samen in onze warme kleren
en met het hoofd tussen de schouders gedrongen dalen we de
[weg af naar huis
onder bet geboomte waarop de zomervruchten rijpen
naar lagere oorden overvloeiend van voedsel en muziek.
DE NACHT
lk heb je lief ik heb je lief je schreeuwt je weet niet naar wie
en je gaat naarbuiten op zoek naar jezelf
op verloren plaatsen van koopwaar en zielen
waar een haag van mensen je omringt
en een hoge haag van muren
en jij die schreeuwt zonder iets te zien
je bijt en slikt rechtop ann een straathoek
ik hob je lief je weet niet naar wie je stamelt
want je bent niet en je zegt
ja tot gelijk wie
den ben je hoer en junkie, zwendelaar en dief
niet uit liefde voor de mens
maar uit afschuw van de mens
dan voel je die oude om te doden
uit vrees te moeten wroeten in je eigen vlees.
DE VOETREIZIGER
Zoals een zeil voortgedreven op de weg
tot de schemer intreedt
en de wind valt zoals een grijze golf.
De bomen hebben een pels van dieren
hun kruinen versluieren de sterren
en het hart van het bos treckt zich terug in het bos
vanuit elk punt vertrekken wegen
maar het centrum is altijd in afwachting
van een dichtere en doodsere stilte
waarin het woord nog niet is gevormd.
Traduzione: Eugène Van Itterbeek