La Poesia italiana del Novecento - The italian Poetry of the 20th century

Roberto Pazzi

 

Roberto Pazzi's Biographical Note.

Roberto Pazzi, Italian poet and novelist, lives in Ferrara, where he has taught at the High School and at the University. His work has been translated in twentytwo languages.
Pazzi's first poems appeared in the literary magazine "Arte e Poesia", in 1970, introduced by Vittorio Sereni. His collections of poems include Il Re, le Parole (Lacaita, 1980), Calma di Vento (Garzanti, 1980, winner of the International Prize "Montale", translated in French by Monique Baccelli, Editions de la Difference), Il Filo delle Bugie (Corbo, 1994), La Gravita' dei Corpi (Palomar, 1998, translated in German, Romanian, and Turkish, "Frascati" Prize, "Calliope" Prize), and Talismani (Marietti, 2003).
As a novelist, Pazzi debuts in 1985 with Cercando l'imperatore, "story of a Russian reggiment got lost in Siberia during the Russian Revolution, searching the Empeeror" prefaced by Giovanni Raboni (Marietti 1985, Garzanti 1988, Tea 1997; reprinted by Marietti, 2004) Cercando l'Imperatore has been translated in twelve languages and published in the United States by Knopf, in 1988; it was the winner of "Bergamo", "Hemingway", "Selezione Campiello 1985", and "Maria Cristina" prizes.)
Critics praised Cercando l'Imperatore as one of the few Italian fantasist-visionary novels in Twentieth Century.
Other novels where Pazzi re-writes and re-invents history (in an anti-historical prospective) follow Cercando l'Imperatore: La Principessa e il Drago (Garzanti, 1986; running for Strega "Prize", presented by Giorgio Caproni and Giovanni Raboni, "Rhegium Julii" prize, "Piombino" Prize; it has been published in the United States by Knopf, in 1990); La Malattia del Tempo (Marietti 1987, reprinted by Garzanti in 1991), Vangelo di Giuda (Garzanti 1989, "Grinzane Cavour" Superprize 1990, reprinted by Baldini&Castoldi in 1999), La stanza sull'Acqua (Garzanti 1991, running for "Napoli" prize). Since Le Citta' del Dottor Malaguti, Pazzi's narrative, though keeping its visionary inspiration, reaches the contemporary reality. The following novels are Incerti di Viaggio (Longanesi 1996, "Selezione Campiello" prize, "Penne-mosca" superprize.), Domani saro' Re (Longanesi, 1997), La Citta' Volante (Baldini&Castoldi 1999, running for "Strega" prize, presented by Dario Fo and Sebastiano Vassalli.), Conclave (Frassinelli 2001, 'Scanno" prize, "Comisso" prize, "Superflaiano" prize, "Stresa" prize, "Rapolano Terme" prize, running for "Bigiaretti" prize, "Zerilli-Merimo'" prize, given to Pazzi by New York University; Conclave has been translated by Sterforth in 2003; it has been translated in Germany, Estony, Slovacchia, France, and is going to translated in Japan, Russia, Turky, Brasile, Croazia, Spain, Poland, and Portugal ); L'Erede (2002, translated in Germany, Maria Cristina 's prize 2004 ) and Il signore degli occhi ( Frassinelli 2005). In May 1999 Roberto Pazzi created and directed, in Ferrara, an international literary meeting, "L'Immaginario Contemporaneo" to whom many celebrated intellectuals participated, including Yves Bonnefoy, James Hillman, Alain Robbe-Grillet, Tzvetan Todorov, Tahar Ben Jelloun, Antonio Skarmeta, Ben Okri, Robert Schneider, Assia Djebar, Viviane Forrester, Valentin Rasputin, Olga Sedakova, Avrham Yehoshua, Giulio Ferroni, Maria Luisa Spaziani, Remo Ceserani, Stefano Zecchi, and Dario Fo.
Pazzi contributed articles to "Corriere della Sera" for twelve years; now he is columnist for "Il Giorno", "Il Resto del Carlino", "La Nazione" and, in the United States, for "The New York Times".

 

 

 

 

 

EDIZIONI STRANIERE DELL'OPERA IN VERSI DI ROBERTO PAZZI. VERSIONI TRADOTTE.

 

Da CALME DE VENT di R. Pazzi, tradotto dall'italiano da Monique Baccelli,

Le Fleuve et l'écho-Editions de la différence, Héricourt 1992

 

Foule et folie*

Pain. Appelle-moi pain,

pain, pain, plusieurs fois

dis-moi pain.

Pour être en moi foule et folie

la moltiplication

des pains.

 

 

* En italien folle signifie à la fois "foule" et "fou"; la traduction ne peut être qu'approximative.

 

Astrologique

Si j'étais femme je n'aimerais que moi

dans l'eau

si j'étais homme je n'aimerais que la femme

qui s'aime dans l'eau

si j'étais l'eau je serais l'eau de la femme

qui s'aime.

Mais l'homme est feu, il souffre

Il ne lui suffit pas d'aimer l'eau

Il n'est pas l'Océan qui embrasse la terre,

souffle de feuilles pourries

nourrissant les feuilles vivantes.

La femme saurait ne pas mourir,

elle ne peut accomplir son voeu

parce que l'homme la voit se baigner

avec ses compagnes, plaisanter, sans hâte, sans percevoir le temps,

n'avoir besoin de rien,

ne demander que ce qu'elle a

et l'homme fut dévoré par les chiens

pour l'avoir vue jouer nue

un jour dans l'eau.

Pourquoi l'oeil qui regarde et questionne?

L'homme est l'intrus

Avec lui vint le désir

L'eau et la terre l'ignoraient

Quand avec le vent vint le feu.

 

L'âme

J'ai quelque fois pensé à l'âme

que j'emporte comme le sable

dans le revers de mon pantalon,

comme la terre qui ne se détâche pas

de la semelle de mes souliers,

comme une tache de fruit

de saison: la fraise

ne s'en va pas et la cerise non plus,

mais la plus terrible est la pêche.

Les kakis, les pommes et les poires

faisaient aussi enrager ma mère

mais seule l'herbe était comme la pêche.

On peut aussi se tacher avec la pluie,

reste l'ombre de l'eau

petite zone plus sombre.

Des couleurs l'eau seule

se fait odeur de moisi:

les saisons ne laissente pas d'odeur.

J'ai tenté d'imaginer

quelle partie du visage nous poorterons

comment sera faite l'âme

si elle aura un nez, des yeux, une bouche.

A quoi serviront les autres sens

si ne restent que les couleurs?

 

 

Les noms

Stanley mettait des noms aux fleuves

que personne ne connaissait.

Sur les cartes vierges de l'Afrique

villes et cascades apparaissaient

évoquées par l'expert en noms.

L'explorateur ne révéla jamais

la formule de ses évocations,

mais parfois, levant la tête

dans une ville pour lire les noms

des rues, en moi revit

cet amour pour les inconnus

prisonniers du someil des pierres,

dans l'incohérence de l'eau.

 

 

Je suis ici, Seigneur, ici

Je suis ici, Seigneur, ici,

ton couteau me trouvera-t-il?

 

 

Les yeux

Les yeux vieillissent

avant les mains,

les ambitions dynastiques

des sens cèdent

à la souveraineté de la nuit

comme si matière et forme

trouvaient l'héraldique

conciliation d'un blason.

Par nos yeux Dieu gouverne

le monde, moteur immobile,

trêve entre rebelles et fidèles

à la souveraineté de l'Amour, haut sur le faîte

des corps qui vont déjà

vêtus de cendres.

 

Le retard

Huit ans durant ma montre

hetardait d'une minute et demie

tous les sept jours.

Puis une main l'ouvrit, et maintenant

elle avance d'une minute et demie

tous les sept jours.

Guéri je marche, opéré

non du coeur mais du temps.

C'est une convalescence de tous

les retards accumulés dans mes artères

les antipodes sans doute marchent ainsi.

L'axe céleste de mon cerveau

s'est déplacé de quelques degrés en moins

incliné sur le plan de la mort,

il joue avec les orbites d'étoiles plus lointaines.

C'est pour faire le compte de tout

ce que je dois restituer des années volées,

que j'aligne ces opérations.

Les chambres

Que de sommeils consumés

dans ces chambres...

Un jour les chambres

passeront, on en construira

d'autres, seuls les sommeils demeureront.

 

 

Le cerisier du Japon

Il y a l'amandier

l'arbre qui fleurit

à peine quelques jours

puis perd sa couleur

et ses fruits

comme toutes les amours mortelles.

Il y a le figuier

qui ne fait jamais de fleurs

il n'est que fruit

comme la mère de Dieu.

Il y a le cerisier du Japon

qui ne connaît presque pas le fruit

il n'est que fleur

comme l'amour de Dieu.

 

 

Le chant

Quand tu chantes je sens le monde

grand ouvert me pénétrer:

menacé d'un mal très doux

il se réfugie tout entier dans mon corps.

"Va-t'en, sors d'ici!..."

crient les années,

mais il est trop tard, le chant est entré

jusque dans mon coeur.

 

 

L'amour fleur

Toi tu es mes yeux,

moi je suis ta voix,

obscure est l'histoire des corps

léger bruit d'âmes

feuilletées comme des pages,

chapitres brouillés d'une légende

de jours sans l'orbite

du soleil et de la lune,

que je ne suis pas encore,

et que tu n'es plus,

noms de langues morte, littératures éteintes,

voix de pasteurs d'Asie et d'anges

louttand dans les ténèbres pour joindre la lumière

de ma et de ta volonté

de nous serrer contre ce temps

à l'instant où le regard du soleil

et de la lune en éclipse

s'aimèrent et vint comme une voleuse

la mort sur notre peau

pour notre vagabondage

en ce jardin où personne

ne cueillera de fruits, amour fleur

infini désir

d'Adam qui dort et que Dieu regarde

en pensant à la femme.

 

 

Lettre de Ferrare à un ami romain

Tu m'as demandé au téléphone

Pourquoi je ne viens pas habiter Rome

Et ce que je peux bien faire ici.

Mais ici on guérit plus vite

La vie y baisse à vue d'oeil.

Si tu savais comme il suffit de peu, d'un rien

Pour une si longue maladie,

si tu savais comme meurt vite un jour creux

devant une coeur où ne passe jamais personne,

avec les acacias les colombes les cheminées les statues...

(vivre c'est passer un examen

accumuler des jours blancs,

les épreuves de l'innocence).

 

 

 

 

 

 

 

 

TRADUZIONI IN INGLESE DI MATTIA GALLIERA E MARCIA SALUSTRI.

 

Da Il re, le parole, Manduria, Lacaita 1980

Il filo delle bugie-

The thread of lies

My life, I don't like it

but I can't change anything in it.

So I just try to like it as well

and sometimes I forget,

I tell my self life is nice.

But the lives of the other people

are always in front of my eyes

I feel a deep melancholy

'cause nobody can lie to me

as I do sometimes,

when I do it so well that I forget

I am only imagining life.

Someday I'll lose

The thread of lies an truths

And something will come

Such as the need to hate someone I love,

hoping that good and evil

won't lie any longer

and cease to seem different.

(Traduzione di Mattia Galliera)

 

 

Astrologica

If I were a woman I would love no one but myself

in the water,

if I were a man I would love no one but the woman

who loves herself in the water,

if I were water I would be the water of the woman

who loves herself.

But man is fire and suffers,

his is not the loving of water that is enough,

it is not the Ocean that embraces the Earth,

breath of rotten leaves

that nourishes the living leaves.

The woman would know how not to die,

she cannot fulfill her wish

because the man saw her bathing

with her companions, playing,

not hurry, not perceive time,

need nothing,

not ask for anything but what she has;

and the man was malled by dogs

for having seen the follicking nude

one day by the water.

Why the watching and wondering eye?

Man is an intruder,

with him came desire,

water and earth did not know it

when on the wind came fire.

 

 

Il ritardo-

The delay

For eight years my watch

was slow by a minute and a half

every seven days.

The one day I opened it, and now

it is fast by a minute and a half

every seven days.

Healed I am, having been operated

rather than on the heart, on time.

It is a convalescing from all

the delays added up in my arteries,

the antipodes perhaps walk so.

The celestial axis of my brain has shifted,

by a few degrees less

inclined on the plane of death,

and toys with orbits of stars more distant.

To settle accounts of how much

I have to give back in years stolen,

I am writing down these operations.

 

(Traduzione di Marcia Salustri)

 

 

 

 

 

 

 

 

DA 9 POETAS ITALIANOS ANTOLOGIA, (pagg 66,68,60), presentación y traducción Martha L. Canfield, Editorial Catoblepas, Madrid (1987)

 

L'anima-

El Alma

Algunas veces he pensado en el alma

que detengo como la arena

en los bajos del pantalón,

como la tierra que no se desprende

de la suela de los zapatos,

como una mancha de fruta

de estación; la fresa

no sale nunca, tampoco las cerezas,

pero la más terrible es la de durazno.

También los cacos, las manzanas y la peras

volvían loca a mi madre,

pero solo la hierba era como el durazno.

Puede manchar también la lluvia,

queda la sombra del agua,

una pequeña zona más oscura.

De los colores sólo el agua

se transforma en olor de moho:

las estaciones no dejan olor.

He tratado de imaginar

qué parte del rostro llevaremos,

cómo séra el alma,

si tendrá nariz, ojos, boca.

Para qué servirán los otros sentidos,

si quedan sólo colores?

 

Folle-

Loco

Pan. Llámame pan,

pan, pan, muchas veces

dime pan.

Para que tú veas locamente en mi

la multiplicación

de los panes.

 

 

 

 

 

Señor - si yo creyera en Dios

diría -

Señor, hazme del mundo

una celda tan perfecta

que pueda entrar sólo

el alma mía.

Señor, extiende mi alma

por el mundo,

haz que yo salga únicamente el día

en que no pueda encotrar

a nadie más que a ti.

Señor, toma mi sexo,

haz que ni mujer ni hombre

pueda entender más,

escóndeme, haz de mí solamente

palabra de Dios.

 

 

Da Escrita, n. 8, Cordoba, "Centro editor de Cordoba", 1986.

Rivista diretta da Antonio Oviedo.

Viento en Punta Blanca

El tiempo del viento, cuál será?

vendrá del antiguo Egipto

o acaba de nacer?

su caricia estuvo en la noche

de España antes de la partida

y llevó a Colón el olor

de las otras tierras?

y si no hubiese nacido nunca,

si fuese el viento errante,

condenados a buscar en mundos

que no pueden recibirlo,

una forma que lo lib e (?)

de la cárcel del aire,

él, también aquí, entre nosotros

que pasamos, uno que puede

salir de las cosas

que atraviesa y volverse

a mirar al fin su rostro,

un viento de la historia,

un viento reglamentado,

seguro de morir?

(traduzione: Marilyn Contardi)

 

Sobre un retrato de joven mujer de Van Gogh

Señor, manda esta noche a mi casa

A la joven de cabellos azules

Que el pintor vió en Arles,

hace cien años, mándala esta noche

para ver estrechamente unidos

tras los vidrios de la ciudad

que ella nunca vió sin mí,

le desataré la trenza antigua

para que no sienta el tiempo que pasó,

ella sabrá cuánta blanca harina basta

para algo dulce en la noche de invierno,

junto a dos pocillos de café.

(Traduzione : Marilyn Contardi)